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BOUZEGUENE
L’économie à Bouzeguene
L’économie de la région de Bouzeguene est à l’image de l’économie de la Kabylie du Djurdjura. Elle est majoritairement tournée vers le commerce de détail, et la majorité des entreprises de la daira sont des entreprises du secteur du bâtiment ou de transport (marchandises ou voyageurs), on constate ces derniers temps quelques initiatives très encourageantes de création d’entreprise PMI dans l’industrie agroalimentaire comme la  margarinerie d’ighil loudha et une unité de fabrication de Chips à Azaghar , ainsi qu’un dizaines de huileries (la région de Bouzeguene est une région oléicole.
Après la colonisation de la région, l’équilibre qui a maintenu les populations se trouve compromis avec la destruction de l’économie et le démantèlement des institutions sociopolitiques sur lesquelles elle repose : expropriations des terres, destructions du patrimoine forestier et arboricole (incendies), déportations, impôts sur la guerre, interdiction du commerce (les souks) et enfin démantèlement des institutions socio-politiques du village.
Des initiatives  qui reste insuffisante pour absorbé le taux de chômage très élevés des jeunes, qui ne voit qu’une seule échappatoire l’émigration. Bouzeguene est devenue une ruche d’émigré et elle est classée parmi les premiers en Kabylie .Dans certains villages 50% de la population est émigré. Une richesse considérable pour la  région.
Evolution de l’économie en Kabylie  
Avant la colonisation, les montagnards de la kabylie se sont maintenus en équilibre  sur les montagnes, grâce à leur ingéniosité vue la pauvreté des terres et la densité de la population importante.
L’économie des communautés villageoises de la Kabylie du Djurdjura est une économie d’autosubsistance qui tire l’essentiel de ses ressources du travail de la terre, de l’élevage et de l’artisanat. Du fait que la terre était toujours la principale source de l’économie des montagnards, la préservation du patrimoine foncier est devenue impérative. Ainsi, les communautés étaient amenées à édicter des lois telles que, l’exhérédation des femmes et l’indivision du patrimoine lignager.
La montagne ne peut plus répondre aux besoins de ses habitants et les ressources économiques ne cessent de diminuer : la terre ne peut plus nourrir la dense population. L’émigration est impérative pour le surplus humain vers les grandes villes d’Algérie (Boufarik, Alger ,Sétif et Annaba) et en  Europe essentiellement en France.
C’est à partir de la seconde Guerre mondiale que l’immigration fut effective pour les Kabyles. Le manque de dynamisme économique, la scolarisation, et surtout la densité humaine et l’offre d’emplois du pays d’accueil, ont poussé les gens à immigrer en France. La majorité des premiers émigrés de la région de Bouzeguene se sont installé à Marseille pour travailler en tant que dockers et en qualité d’ouvriers aux usines proches du port comme l’usine de sucre Saint et aussi dans les mines du nord de la France, et à Paris surtout pour la construction du  métro de Paris et dans la restauration.
Jusque-là, l’émigration était une activité temporaire qui avait pour objectif le soutien des structures familiales communautaires. Le stock de prévoyance, agricole et artisanal dont disposait la société familiale fut renforcé dans un premier temps, par l’apport du capital monétaire issu de l’émigration. Ensuite au fur et à mesure que le capital monétaire augmentait, le stock agricole et artisanal diminuait. L’essor démographique accentuait le phénomène et la terre ne pouvait plus nourrir la population. La société passa de l’économie d’auto-subsistance où l’individu dépend du produit de la communauté, à l’économie de dépendance où la communauté dépend du produit individuel. Ainsi la société kabyle est devenue consommatrice et une réserve de main d’œuvre.
Après l’indépendance, l’émigration n’est pas épargnée par les changements qu’ont connus toutes les structures de la société familiale communautaire. Elle n’est plus l’émigration temporaire qui renforce les structures de la société, elle devient une source de subsistance et un enrichissement individuel.
La migration familiale de peuplement est favorisée par les nouvelles orientations de la politique migratoire de la France le principal pays d’accueil : "Les objectifs économiques à court terme poursuivis à travers l’usage de cette force de travail d’appoint qu’est la main-d’œuvre immigrée, s’avérant insuffisants, ce sont les préoccupations à long terme, telles que, celle de la reproduction démographique qui vont s’imposer."
Les conséquences de la dépendance économique font éclater l’unité sociale, (axxam ou famille élargie) et font apparaître des ménages (mari et femme). Le phénomène s’est accentué avec l’accès de la femme à l’instruction et au travail.
Ainsi à Bouzeguene, le phénomène d’exode de ménages vers les villes a commencé au lendemain de l’Indépendance. Quant à l’émigration familiale vers la France, elle n’a commencé que dans les  années 70 . Elle s’est accentuée dans les années 90 et 2000 et actuellement en insiste à un exode familial  massif des cadres  vers le Canada .

L’émigration et le salariat sont devenues les principales sources économiques de la région de Bouzeguene. Le travail de la terre est devenu secondaire (une contrainte). Désormais, la montagne est passée de l’économie d’autosubsistance à l’économie de survie. Les montagnes restent tout de même, peuplées, consommatrices, et servent de réservoirs de main-d’œuvre.